Sites pilotes

L'outil de simulation numérique de crise MORLEs qui sera développé dans le cadre de ce projet sera validé dans deux zones pilotes de 500 km2; vallée de Cauterets (Hautes Pyrénées, France) et val d’Aran (Lleida, Espagne).

Descrption du sites pilotes:

  • Cauterets-Barège:

Les vallées de Cauterets-Barège sont situées dans la zone climatique intra-pyrénéenne (aux influences océaniques et montagneuses). Celles-ci sont représentatives des conditions climatiques, lithologiques, géomorphologiques et d'utilisation des terres observées dans les Pyrénées centrales françaises et sont fortement affectées par les risques naturels tels que les glissements de terrain, les chutes de pierres, les glissements de terrain et les inondations soudaines. La particularité de ces deux vallées est qu'elles juxtaposent différents types de lithologie fracturée (granit, calcaire, schiste et grès), qui forment des reliefs d'altitude différente, et qui ont des degrés d'exposition différents selon leur orientation. Les cauterets, peuvent être subdivisés en deux unités géomorphologiques. L'unité sud, dominée par les roches ignées plutoniques (en particulier les granites) superposées au calcaire et les unités ouest et est, formées par les roches métamorphiques (en particulier les schistes et les grès) avec des intercalations calcaires. Dans cette vallée, les pentes au-dessus de 1600 m.s.n.m. et avec une orientation est, ils ont plus de soleil en été et sont plus exposés aux chutes de neige en hiver que le fond de la vallée ou les pentes exposées à l'ouest. D'autre part, la vallée du Barège peut également être divisée en deux unités géomorphologiques principales, la première située au nord-ouest de la vallée et caractérisée par du calcaire et la seconde au sud dominée par les roches métamorphiques. À Barège, les pentes exposées au nord sont exposées à de fortes chutes de neige en hiver, tandis que les pentes exposées au sud reçoivent plus de soleil toute l'année.

Un inventaire récent dans la vallée de Cauterets a dénombré plus de 100 glissements de terrain actifs (des glissements de terrain profonds à peu profonds). Pour eux, certains seuils déclenchants de pluie ont été fixés (projet SAMCO).

Figure 1. Glissement de terrain schisteux dans la vallée de Cauterets (Source: Bureau de Recherches Géologiques et Minières)

  • Val d’Aran:

La région administrative du Val d'Aran, située dans la partie espagnole des Pyrénées centrales, compte une population totale d'environ 10.000 habitants. La zone d'étude est une vallée typique de haute montagne d'origine glaciaire où le climat est dominé par deux facteurs: les vents prédominants de l'océan Atlantique occidental et les effets orographiques des Pyrénées. Les précipitations dans la région ont historiquement provoqué des glissements de terrain associés à deux principaux régimes de pluies: des épisodes prolongés de pluie à l'automne ou au printemps et des tempêtes convectives en été. En hiver, les précipitations sont principalement de la neige, ce qui peut également contribuer aux conditions d'activation des glissements de terrain pendant la décongélation. Plusieurs épisodes de forte activité de glissement de terrain ont affecté le Val d'Aran tout au long du 20e siècle. Les plus pertinentes sont associées à des inondations telles que celles qui se produiront en octobre 1907, août 1963 et septembre / novembre 1982 (Hürlimann et al., 2003; Victoriano et al., 2016).

L'épisode de glissement de terrain de 2013 (Shu, H. et al., 2019):

À la suite de l'épisode de fortes pluies survenu entre le 17 et le 18 juin 2013, un événement majeur de glissement de terrain s'est produit dans les Pyrénées centrales. Cet événement a également provoqué des inondations exceptionnelles dans les vallées de la Garonne et de la Noguera Pallaresa, et les pertes économiques totales ont été estimées à plus de 100 millions d'euros. Les inondations et les glissements de terrain ont été provoqués par la combinaison de deux facteurs exceptionnels: (i) les pluies extrêmes (124,7 mm en 48 h, dont 101,2 mm sont tombés le 18 juin) et (ii) des volumes élevés d'eau de fonte après une chute de neige inhabituellement forte à l'hiver 2012. Les glissements de terrain ont été particulièrement marqués dans le Val d'Aran où plus de 400 mouvements de versants ont été inventoriés sur une superficie de 336 km2. Ceux-ci peuvent être divisés en trois types en tenant compte de la classification mise à jour de Varnes: (i) petits glissements de terrain plats et peu profonds, qui impliquent principalement la couche supérieure de la terre (Figure 2a), (ii) glissements de terrain à grande pente (fractures translationnelles et rotation), qui comprennent des couches de sol plus épaisses et parfois des couches de roches érodées (Figure 2b); et (iii) les écoulements souterrains, qui forment un chemin étroit le long de la pente jusqu'à ce que le matériau glissant se prolonge jusqu'au bas de la pente (Figure 2c, d).

Figure 2. Photographies des différents types de glissements de terrain identifiés lors de l'épisode de 2013: (a) petits glissements de terrain peu profonds, (b) grands glissements de terrain et (c, d) flux de terres (Sources: Shu, H et al., 2019; Pinyol et al. 2017).